MAI 2005 : finale chpt france 2005 VANMEENEN vs BENMATI !

Et de 3 pour Rafik


Finales du championnat de France

Par Vincent Dao le 20/05/2005
L’un des faits marquants de la soirée est l’obtention pour la troisième fois consécutive de la ceinture de champion de France des moins de 71 kg par Rafik Bakkouri. Il la voulait et l’a obtenue. Les autres combats ayant attirés notre attention sont ceux ayant opposés Pascal Benmati à Jacob Van Meenen et Olivier Tchétché à Fabio Pinca.

La finale en moins de 71 kg est un challenge sportif pour Rafik BAKKOURI (Franthaifull) et François BRASSELET(Beuvrage). Le premier cité veut conquérir un troisième titre de champion de France consécutif, c’est son objectif depuis l’obtention de son deuxième titre en 2004. De son côté François veut remporter sapremière finale classe A, lui qui a échoué en finale classe B l’année dernière.
Dès le « chok » de l’arbitre, Rafik envoie un Tei Lam Toa (middle) mais chute sur un Tei Khaa en contre. Puis Rafik place un enchaînement depoings avant de saisir la tête de son adversaire et de porter des coups de coudes qui sont bien bloqués. En corps à corps, Bakkouri est légèrement plus actif avec ses genoux.
Dans la deuxième reprise, les deux Nak Muay tentent de cadrer avec les jambes et les bras mais souvent cela se termine par un corps à corps. François frappe principalement en Tei Khaa (low kicks) sur la jambe arrière de Rafik. Ce dernier frappe en Tai Lam Toa et avec ses poings.
Durant la reprise suivante, Rafik laisse François avancer sur lui pour lui envoyer de puissants Tei Lam Toa ou Tei Khaa avant d’aller au corps à corps où il domine toujours légèrement. A deux reprises, François saisit la jambe de son adversaire puis le fait chuter. Puis c’est Rafik qui fait chuter son adversaire d’un Tei Khaa.
La quatrième reprise semble tout à l’avantage du champion en titre qui varie le travail en haut avec ses poings et en bas avec les Tei Khaa. En corps à corps Rafik prend un ascendant de plus en plus important sur son adversaire frappant avec les genoux et les coudes. Aux poings il alterne bien travail au corps et au visage, principalement en direct et en crochets (voir photo).
Dans la dernière reprise, Rafik garde la même stratégie, cueillant sonadversaire dès qu’il se trouve à bonne distance avec des Tei Lam Toa ou des Tei Khaa avant de sortir les poings.
François réussit à faire chuter le Parisien avec un Tei Khaa puis s’ensuit un échange de coups de poings et de frappes avec les jambes.
A l’issue du combat, Rafik est déclaré vainqueur à l’unanimité des juges.
Très heureux d’avoir conquis cette ceinture pour la troisième fois, Rafik nous confie : « C’était la ceinture la plus difficile à obtenir. J’ai remporté mes deux premières ceintures dès le premier round. En plus je suis passé par les quarts et les demi et à côté j’ai effectuédes combats en boxe anglaise donc la préparation était lourde. Monadversaire était très motivé, j’ai dû gérer, rentabiliser mes coups : quand à la fin il me donnait un coup de poing, je remisait en Tei Chyang (Middle). C’est une grande satisfaction d’avoir cette ceinture.»
Quant à la suite de sa carrière il espère participer au championnat d’Europe cette année.
Du côté de Beuvrage, c’est un François déçu qui nous déclare : « J’étais bien préparé pour ce combat mais je n’ai peut être pas su gérer la pression. A partir du troisième round j’ai mal interprété les conseils de mon coin : ils avaient vu qu’il était touché à la jambe eton m’a dit de frapper dessus. Mais je n’ai plus fait que ça et il m’attendait. Je n’ai plus enchaîné les pieds et les poings, j’attendais en contre. Et je me suis réveillé trop tard dans le cinquième round.C’est ma deuxième défaite, je suis déçu car j’aurai pu avoir la ceinture. Vous me reverrez l’année prochaine pour la ceinture. »

En moins de 60 kg, le combat oppose deux adversaires qui ne se sont jamais rencontrés mais qui ont un étalon commun : Mounir Bouti. Jacob VAN MEENEN (Houplines) a été mis KO par ce dernier à Rennes le 12 février dernier alors que Pascal BENMATI (Phénix) a mis KO ce même Mounir lors du tour précédent du championnat de France. Donc à priori l’avantage est pour Pascal Benmati champion de France en 2001 et 2002, mais le Muay n’est pas une science exacte et le style d’un adversaire peut plus ou moins convenir à un Nak Muay.
Après le « chok » de l’arbitre, les deux hommes débutent le combat : Jacob frappe principalement en Tei Lam Toa (middle) et en Tip (front kick) alors que Pascal avance frappant des poings et en Tei Lam Toa. Les deux Nak Muay vont souvent au corps à corps où Pascal a systématiquement l’avantage : il projette à plusieurs reprises Jacob à terre.
Le deuxième round voit Pascal continuer son travail de sape en Tei Lam Toa, et il tente de placer des coups de genoux directs avant d’amener le corps à corps. De son côté, Jacob cherche l’ouverture en alternant les zones de frappe : Tei Khaa (low kick), Tei Lam Toa doublé avant de sortir les crochets au corps et au visage.
La reprise suivante est ponctuée par de nombreux corps à corps où Pascal est toujours dominateur même si Jacob a une plus grande activité au niveau des genoux. Le nordiste saisie la jambe de son adversaire avant de le faire chuter d’un Tei Khaa. En fin de round, Pascal réussit à placer un enchaînement coups de poings-Tei Khan Kro (high kick).
Dans le quatrième round, le corps à corps prévaudra et Pascal placera un crochet du gauche après une jolie esquive.
Pascal va varier sa tactique durant la dernière reprise : travaillant surtout avec les poings au corps et au visage. Il tente deux fois de suite un coup de coude retourné (voir photo) et touche sur le second ce qui provoque un compte de Jacob et un saignement nasal.
Au terme du combat, Pascal est déclaré vainqueur à l’unanimité des juges.
Dans notre salle d’interview, Pascal nous confie : « nous avions prévu une stratégie où il fallait commencer avec les jambes. J’ai vu quelques petits trous et j’ai essayé de toucher mais je n’ai pas réussit à toucher assez fort pour finir avant. Le corps à corps est venu tout seul. »
Après avoir été champion de France en 2001 et 2002 nous lui avons demandé pourquoi il avait refait les championnat, voici sa réponse : « Je me suis aperçu que sans faire le championnat je ne boxais pas tant que ça. Et lorsqu’il y a un combat intéressant, il faut être présent et si on ne boxe pas assez on ne peut pas l’être. Donc j’ai fait le championnat pour palier ce manque de ring. Et puis je voulais boxer à Paris. »
Du côté nordiste, Jacob nous déclare : « Il m’a bien surpris dès le premier round par ses projections ce qui m’ont déstabilisées dans ma façon d’entreprendre le combat. Après j’ai misé sur le mental sans rien lâcher. Je n’ai pas réussit a élaborer de tactique. Il a fait un très beau combat mais je suis déçu de ne pas avoir ce titre. »
Après avoir échoué en demi l’année dernière et en finale cette année, il nous confie : « l’année prochaine je ne me mettrais pas dans le circuit du championnat de France. Il y a peut être plus d’opportunités à boxer hors championnat. C’est beaucoup d’efforts qui au final n’atteignent pas leur but. Peut être que je retenterai d’ici quelques années mais pas l’année prochaine. »

En moins de 63,5 kg , le combat entre Olivier TCHÉTCHÉ (Haute Tension) et Fabio PINCA (St Fons) met au prise deux Nak Muay qui ont pas mal de similitude : quasiment le même nombre de combats (30 combats, 24 victoires dont 12 avant la limite pour le premier contre 28 combats, 25 victoires dont 12 avant la limite) même si Olivier semble être dans le circuit depuis plus longtemps, les deux hommes ont été champion de France classe B (en 2002 pour Olivier et en 2004 pour Fabio) et il n’y a que 3 centimètres d’écart de taille.
Dès le « chok » de l’arbitre, nous pouvons voir que les 2 Nak Muay son bien campés sur leurs appuis. Olivier avance en frappant en Tei Khaa (low kick) et avec ses poings. Puis il porte un coup de genou direct pour amener le corps à corps. Fabio se protège bien et frappe en Tei Khaa et en Tei Lam Toa (middle).
Dès le début du deuxième round, Olivier envoie un gros Tei Lam Toa. Souvent durant ce round et le reste du combat, Olivier enchaîne Tei Khaa et Tei Lam Toa. Fabio commence a sortir ses liaisons poings-pieds. Les combattants se rendent coup pour coup : enchaînement poings et Tei Khaa pour Fabio contre Tei Khaa et poings pour Olivier.
Dans la troisième reprise, Fabio commence par frapper des poings avant de chercher le corps à corps pour placer les genoux. Olivier place une accélération Tei Khaa-gauche-droite Tei Khaa. Le pensionnaire de Haute Tension semble frapper plus durement que celui de St Fons.
La quatrième reprise est une véritable bataille où chacun des Nak Muay accélère frappant de poings et des jambes. C’est Fabio qui avance frappant en Tei Khaa et Tei Lam Toa avant de sortir les poings. Mais alors qu’il va se retrouver dans le coin, Olivier se décale et place une série de directs et de crochets bloquant Fabio dans le coin (voir photo).
Le combat étant serré, les Nak Muay font tout donner dès le début de cette cinquième reprise échangeant les Tei Khaa et les Tei Lam Toa, avant de sortir les poings. C’est toujours Fabio qui avance, mais dès qu’il est à sa distance, Olivier frappe en Tei Khaa, Tei Lam ou en Tip (front kick). Après une remontrance dûe à un coin trop bruyant, Olivier semble repartir en frappant plus durement. Les coups avec les jambes claquent des deux côtés. Fabio tente à plusieurs reprises de placer un coup de coude retourné mais sans succès. Comme durant tout ce combat, le round est un échange de coups entre les deux hommes.
A l’issue de ce beau combat, Olivier Tchétché est déclaré vainqueur à l’unanimité.
Dans notre salle d’interview, Olivier nous déclare : « J’ai livré un combat très dur. J’avais entendu parler de lui et je l’ai vu aux demi-finales. Il met beaucoup de rythme dans le combat et est « fimeu », mais comme les gens savent à Haute Tension nous sommes aussi « fimeu » avec des bons boxeurs et c’est pour ça que j’ai réussit à gagner. Je suis très content de moi car Fabio a battu la plupart des Parisiens et je lui ai montré que nous sommes toujours présents. »
Son entraîneur Krim Hamiteche, souligne le travail de son boxeur : « Olivier est doué dans le travail. Sa victoire est le fruit de ce travail avec des champions tel que Rachid Kabbouri, Farid Villaume, Karim Saada…Cela lui a apporté une boxe adéquate pour gagner. Je suis fier de mon boxeur car le combat était très serré. De plus je m’en occupe depuis la classe C donc c’est aussi une récompense pour moi. Je tiens à tirer mon chapeau à Fabio qui est très fort et qui a un bel avenir, j’espère qu’il ira loin. »
C’est un Fabio Pinca très amer qui nous déclare : « Je pense que j’aurai pu avoir la ceinture. Je n’étais pas au top car je suis tombé malade y’a deux jours et j’aimerais une revanche car je sais que j’aurais pas fait le même combat. J’ai fait les quarts, les demis et je perds alors qu’il n’a combattu qu’en finale, je suis déçu. Je ne sais pas si je referais le championnat l'année prochaine, je verrai ça plus tard.»

Vincent Dao.



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