LUCIEN DEROY CLASSE A 60 KGS

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PALMARES SPORTIF

Théorique :
- Ceinture noire 1ère dan de judo
- Ceinture noire 2ème dan de karaté yoseikan budo
- Professeur diplômé de karaté yoseikan budo
- Titulaire du brevet national de secourisme
- Titulaire du tronc commun d'éducateur sportif 1er degré (diplôme d'état)
- Professeur diplômé de boxe thaïlandaise et disciplines assimilées.

Compétitions :
- Champion régional 1988 de boxe thaïlandaise (Valencienne, France)
- Vice champion de Belgique 1991 de kick boxing (Mouscron, Belgique)
- Champion d'Europe 1991 de kick jutsu (Paris, France)
- Vice champion d'Europe 1991 de boxe américaine ISKA (Paris Bercy, France)
- Vice champion d'Europe 1992 de boxe thaïlandaise KICK (Mouscron, Belgique)
- Champion d'Europe 1993 de kick boxing ISKA (Prague, Tchécoslovaquie)
- Vice champion de monde 1993 de kick boxing ISKA (Tokyo, Japon)
- Plusieurs sélections internationales (Belgique, Allemagne, France, Angleterre, etc.)

L'ascension par Lucien Deroy :

Mon parcours débuta par l'apprentissage des ars martiaux. J'ai débuté par le judo à l'age de six ans jusqu'à la ceinture noire 1ère dan. A l'age de 12-13 ans, j'ai débuté parallèlement le karaté, puis la foulée le yoseikan budo, qui est un style de karaté moderne, et ce jusqu'à la ceinture noire 2ème dan. J'ai obtenu aussi mon professorat de yoseikan budo et mon brevet national de secourisme (BNS). Tout cela licencié au budo kwaï d'Armentières.

Fin 1986 j'ai enfin découvert la boxe thaïlandaise et je faisais mon premier combat 1987. Une saison plus tard j'étais champion régional.

1990 fut l'année de révélation. Je battais les champions de Belgique de Full contact, de boxe thaï et de kick boxing ainsi que le champion de France de boxe américaine. L'ascension continuait …

J'étais maintenant capable de boxer dans toutes les disciplines de kick boxing : boxe thaï, boxe américaine, kick boxing …
Mais le premier grand test vint en décembre 90 à Bruxelles quand j'effectuais mon premier combat de classe A (niveau international) de kick boxing face à un soviétique issu de la boxe anglaise. Là je réussissais le seul K.O de la soirée et impressionnais beaucoup les promoteurs pour ma première sélection européenne. Les propositions affluaient dont l'une très intéressante : un champion d'Europe de kick jutsu dans la région parisienne.

Décembre 1990 à Bruxelle contre un soviétique ...

Pari réussi. Le titre était donc à prendre et je le pris. Ma progression était constante et mon avenir serein.

Avec ce titre européen les adversaires allaient devenir de plus en plus dangereux. C'était un challenge d'affronter le numéro deux mondial de la boxe française : Philippe Lallement. Le combat fut long et dur (9 rounds de 2 min) mais riche d'enseignements. La prestation fut de qualité et les promoteurs guettaient toujours. Petit à petit je prenais place dans le « gratin » européen du kick boxing, mais les entraînements devenaient de plus en plus difficiles…

Quand mon manager me proposa le combat contre le double champion du monde de kick boxing, je n'en croyais pas mes oreilles. Le risque était énorme, surtout prévenu 24 heures avant la rencontre, mais l'enjeu de taille. Le résultat fut hélas non favorable mais je pu réaliser alors le travail à effectuer. Je pris conscience de mes moyens, encore petit au niveau mondial.
Il me fallait travailler encore plus et préserver malgré mon travail d'usine qui n'arrangeait pas les choses. Mais l'aventure valait la peine de continuer le meilleur était sans doute à venir.

Les magazines spécialisés commençaient à me connaître et à parler de moi, en bien, ce qui était plutôt bon signe et encourageant.

Le public mouscronnois me soutenait et suivait avec intérêt mes rencontres « à la maison » ; ainsi que la presse régionale qui relatait toutes mes rencontres importantes. Une presse favorable, aussi bien dans la région qu'au niveau national. C'est déjà une petite consécration en soi, surtout avec des photos.

Pour preuve une nouvelle fois de l'interet des promoteurs et signé d'une valeur certaine, ce championnat d'Europe de full contact version ISKA ; proposé il est vrai, en remplacement d'un combattant défectueux. Mais pour affronter un adversaire de la trempe d'Abel Elquandili (plusieurs fois titré au niveau européen et mondial) il fallait un adversaire sérieux et qui devait tenir la route. Même si le combat fut stoppé à la septième reprise le champion ne put abréger les débats que grâce à l'intervention de l'arbitre. Le pari était en quelque sorte gagné : faire bonne impression et se faire connaître encore un peu plus.

Le résultat ne se fait pas attendre puisqu'on me proposait pour février 1992, un huitième de finale de championnat du monde de boxe thaï contre le redoutable Fabrice Payen, champion d'Europe et numéro 5 mondial. Encore un pari énorme mais une étape nécessaire pour s'affirmer comme un des leaders européens du kick boxing. D'ailleurs la presse normande prenait ce combat très au sérieux comme l'intéressé lui-même qui étudia ma façon de combattre comme un vrai professionnel. Payen fut classé n°4 mondial en Thaïlande en 1990, ce qui est exceptionnel pour un occidental, voire unique à l'époque. La partie serait rude. Avec ses plus de 100 combats, Payen était évidemment favori. Prévu en 5 rounds de 3 min, le combat s'arrêta au 4ème round après que mon manager Christian Dheygere jeta l'éponge. Fabrice venait de me toucher d'un terrible coup de genou (sa spécialité) au foie. Plié en deux, le souffle coupé, je n'étais plus en mesure de continuer sans prendre de risque. Il faut dire aussi qu'un combat m'attendait 15 jours plus tard à Mouscron, contre le vice champion de France de boxe thaï. Il faut savoir être sage parfois.

Après le succès convaincant face à Ladjouzi, qui prouva toute la progression effectuée grâce à des adversaires de niveau mondial, il ne me restait plus qu'à affronter un thaïlandais. L'expérience arriva et se concrétisa à Rennes où je fus opposé à PUT PAD NITH, fort de 160 combats. Le combat fut très technique, très serré, et le thaï ne dû sa victoire que grâce à son expérience

Journal Japonais (Aoùt 1993)

Lucien Deroy et Oké Makoto

L'entraînement est dur et laborieux. Mais quelle satisfaction de se sentir évolué. Donner le meilleur de soi-même est certainement nécessaire pour toutes les choses de la vie, mais indispensable en boxe.
Le professeur doit servir de modèle et d'exemple. Le champion ne peut pas décevoir moralement. Il me fallait gagner ce titre de champion d'Europe de boxe thaï en novembre 1992 à Mouscron. Les juges en ont décidé autrement. Quelle déception ! Heureusement le soutien de mes proches et de mes élèves m'a fait revenir sur ma décision de tout plaquer. Je ne pouvais pas aller à l'encontre de ce que je prêchais toujours : ne jamais se décourager.

Diriger un club demande aussi beaucoup de temps. Entre l'entraînement personnel et les leçons à donner il y a aussi ses propres compétitions et celles de ses élèves. Monter une équipe demande donc beaucoup d'efforts, physiques et moraux. Cet esprit d'équipe se retrouve donc aussi dans ce sport bien individuel qu'est la boxe. Esprit d'équipe et mental fort : voilà la recette pour réussir. Il faut être suffisamment fort dans sa tête et savoir entretenir des relations intimes avec son entourage. Tout cela va m'amener à conquérir enfin un titre européen. Ce combat est prévu en ex-Tchécoslovaquie, à Prague, et est annoncé par la presse spécialisée.
Ce titre que je désirais tant, je l'ai enfin. Cette consécration n'est cependant finale. Il me reste une étape à franchir, celle du mondial.

Presse japonaise Lucien Deroy contre Oké Makoto pour un titre mondial kick ISKA Lucien Deroy perd au second round par KO

Les combats de préparation vont suivre et je dois encore progresser pour réussir.
C'est toujours une histoire de travail. On ne doit sa réussite qu'à ça.
Néanmoins la partie s'annonce encore plus ardue. Il va me falloir affronter de vrais professionnels ; des adversaires qui ont des facilités d'entraînement dans le pire des cas ou qui ne font que ça : boxer. Avec mon travail de magasinier en usine, la partie s'annonce presque perdue d'avance. Il ne faut pas rêver. Si jusqu'ici j'ai su tirer mon épingle du jeu c'est grâce à un mental à toute épreuve ; car quand mon adversaire était « pro », je sentais bien la différence de valeur uniquement due à ce problème de travail.

Concilier vie professionnelle et carrière sportive, voilà mon prochain objectif.

Par Lucien DEROY

Voilà l'interview de Lucien:

Yoann : Lucien, tu es un combattant de la grande époque des Dekkers, Dida, Kerner etc... peux tu te présenter pour nos lecteurs les plus jeunes ?
Lucien : Sawadee Khrap, je pratique le Muay thai depuis 1986 et j'ai laissé tomber les autres disciplines pour le Muay, même si j'ai boxé en Kick, Full, Savate et Combat Libre (Golden Trophy). J'ai 40 ans, marié, deux enfants et je suis magasinier. J'ai créé mon club, le Thaï Power Gym (TPG) en 1988, à Houplines (59). Pour le reste voyez mon CV .

Yoann: Sur ton CV je vois que tu as passé près de la moitié de ta vie à pratiquer les arts martiaux japonais, puis ensuite, tu t'es tourné vers les sports de combats, notamment la boxe thaïlandaise. Peux tu nous expliquer ce changement et pourquoi l'as tu fais ? Lucien : En effet, j'ai débuté par le judo dès l'âge de 6 ans, jusqu'à l'obtention de la ceinture noire (il me manque 50 points pour avoir la seconde Dan). J'ai commencé parallélement le Shotokan (Karaté) puis le Yoseikan Budo (CN 2éme Dan et Professeur). Les arts martiaux Japonnais, du moins en compétition, sont trop basés sur le "Si", les hypothéses... Ils sont assez rigides et même le Yoseikan, s'il utilise beaucoup de techniques avec ou sans armes, est loin de la réalité. En fait, j'ai découvert les vrais sport de combat en 1984, à l'armée, grâce à un appelé de mon contingent qui pratiquait la Savate. J'étais déja deuxiéme dan de Yoseikan à cette période et un jour on a mis les gants!!! J'ai pris une petite correction... mais une correction quand même. Mon amour-propre en avait pris un coup : "Comment un gars qui pratiquait la Boxe Française depuis seulement deux ans pouvait m'avoir comme ça, alors que cela faisait plus de 10 ans que je pratiquais et était 2éme dan?? " Du coup, j'ai mis les bouchées doubles en m'entrainant avec lui et aprés l'armée, en 1985, j'ai fait de la savate à Armentiéres (59), ou j'ai croisé les gants avec Alain Sansse notamment. J'ai souffert cette année là.... ce fut une réelle remise en question! Puis, en 1986, j'ai découvert le Muay Thaï, avec Michel Broy (Chp d'Europe à l'époque) à l'occasion d'un stage régional, ce fut le coup de foudre! Tout de suite j'ai su que c'etait ma voie : la voie du guerrier!!

Yoann : Pourquoi le Muay Thaï et pas le Kick Boxing par exemple ?
Lucien : Le Kick n'existait pratiquement pas à l'époque. Il y avait bien les débuts de la W.K.A (pour les américains) et le Kick Japonais ( avec genoux directs) mais pour moi le Kick c'est du Muay Thaï "allégé" pour ceux qui répugnent le corps à corps et le vrai Muay.

Yoann : Lorsque tu as commencé les combats se faisaient déja avec le systéme de classe? et y avait t-il des coudiéres ?
Lucien : Oui. A ce moment là, il y avait les classes C (3*2 min), les classes B (5*2) et les classes A (5*3). On debutait sans protection, comme les Thaïs, mais on avait pas les coudes (la discipline était déja cataloguée dure et barbare, donc les coudes...)

Yoann : Que penses-tu de ces protections ?
Lucien : Les protections ne sont pour moi pas nécessaires. Les gars ressemblent aux "tortues ninjas" et se bagarrent sur le ring. Il n'y a plus de recherche technique : plus de blocages, plus de corps à corps, c'est du Muay France, pas du Muay Thaï... Il n'y a qu'en France que l'on fait ça. C'est pour développer une boxe de loisirs et faire des licences, faire les yeux doux aux C.I.O! Le vrai Muay Thaï c'est pas ça! Après tout, à mon époque ceux qui ne voulaient pas faire de compétition n'en faisaient pas, c'est tout. On savait que c'était sans protections et on s'entrainait en conséquence. La douleur fait partie du combat. Les protections renforcent le sentiment d'invulnérabilité et donc les gars se déchirent comme des chiffoniers sur le ring. Sans protections, tu devais faire attention où tu frappais, à ne pas prendre de coups, c'était forcément plus technique. Il n'y a qu'à voir le niveau des gars de maintenant, il a nettement baissé, même s'il y a de bons boxeurs, mais la plupart s'entrainent avec des anciens... je crains le pire pour les nouveaux, ceux qui s'entrainent avec les professeurs "New Look" de la fédé... Pareil pour les éducatifs : ils n'ont pas le droit au contact et on leur met des protections : c'est contradictoire! En plus ils font ça sur tatamis... on fait pas du Taekwondo! Nous, les p'tits gars, ils s'entrainaient comme nous et ça passait trés bien. Aujourd'hui encore, je continue à les entraîner un minimum comme avant. Je leur dis toujours "C'est pas du Muay que vous faites, c'est un autre sport... Mais sachez ce qu'est le Muay Thaï, c'est pas un jeu comme le voudrait la fédé". Si c'est pour prendre un sport ancestral et en modifier les régles dans son pays c'est plus la même chose. Il faut changer l'appelation : Muay France et pas Muay Thaï...

Yoann : Ton époque a était celle de trés grands champions de boxe pieds poings, lesquels t'ont les plus marqués ??
Lucien : En effet, mon époque était riche en grands champions, des légendes vivantes... Aujourd'hui c'est plus pareil. Dekkers, Kaman, Hoost, Vierra, Tekin, Leiwfat, Carbin, Van Den Berg, Moesid, Khaled, Scalp, Prestia, Dany Bill, Kerner, Nikiema etc... Beaucoup de Hollandais car ils étaient (et sont toujours) les meilleurs après les Thaïs, quoique l'on puisse dire. C'est un tout petit pays qui sort des dizaines et des dizaines de champions dans tout les styles. Il y a des galas toutes les semaines et des vrais professionnels. On est loin d'y arriver en France! Même les belges nous ont rattrapé, surtout en Flandres.

Yoann : Les protections permettent-elles d'augmenter le niveau? ou bien font-elles perdre l'essence du muay thaï ?
Lucien : Comme je te l'ai déja dit, l'essence du Muay est dans le combat. Les protections faussent les données et ne sont pas adaptées au Muay. Même en B.F ils n'ont pas toutes ces protections, même les éducatifs... On veut être plus royaliste que le roi. C'est la France, pays de démocratie (il parait) mais tout est interdit...

Yoann : Tu as combattus à trés haut niveau, contre des pros... mais tu avais un travail en plus de tes entrainements, les conditions pour les nakmuay français sont toujours les memes ?
Lucien : Oui, pour la plupart d'entre eux. Il n'y a pas de pro en France. Même en Anglaise, il n'y en a pas 5 en France qui peuvent vivre de leur sport (Tiozzo, Asloum, Mormeck.... et aprés?). Il y a ceux qui ont un travail et qui s'entrainent en plus le soir et ceux qui ne travaillent pas et qui s'entrainent toujours... c'est un choix, à moins d'avoir la chance d'avoir un patron ou une municipalité qui favorise l'entraînement, mais ça c'est trés rare, surtout chez nous.

Yoann : Que faudrait-il pour que les conditions s'améliorent ?
Lucien : Une structure pro, qui pensent surtout aux boxeurs et aux entraîneurs, mise en place par des anciens justement, qui connaissent les problémes.

Yoann : De combattant tu es passé à entraîneur, comment s'est passé la transition ?
Lucien : Naturellement... j'ai toujours entraîné en même temps que mes préparations, ce qui a souvent nuit à mes résultats. Seulement, j'aime transmettre un savoir, communiquer, faire partager mes sensations... Tu l'as ou tu l'as pas ce truc. Tout le monde ne peut pas enseigner, et pour moi, les meilleurs profs sont ceux qui ont connus le ring.

Yoann : C'est plus dure d'être sur le ring ou à côté ?
Lucien : A côté, car tu es responsable de ton gars sur le ring. Si il lui arrive quelque chose, tu te sens toujours fautif. Du moins, c'est comme ça que ça marche pour moi... Je ne dis jamais "il faut gagner", je dis "Fais un bon combat, donne le meilleur de toi et tu gagneras" . Aprés c'est le sport...

Yoann : Quels sont les combattants que tu as formés ?
Lucien :
- Arnaud Da Silva (plusieurs fois vice champion de France de Thaï, vice Chp d'Europe en Full, membre de l'équipe de France amateur et médaillé)
- Gregory Poupaert (Chp du monde 2000 de Thaï en amateur par équipe, médaillé de bronze 2000 aux Championnats d'Europe et du monde amateur, vice Chp de France classe B en Thaï en 1998).
- Alain Sansse, en kick et Thaï, je l'ai fait boxer à Bercy au tournoi des 20000$ (en sélection) où il s'est fait voler contre Danny Steel (L'américain, pote de Chuck Norris). Il a boxé des grands.
- Jacob Vanmenen, il est le seul qui reste en activité. Il est avec moi depuis Sept 2003 et je pense qu'il peut faire de bonnes choses... il est encore en phase d'apprentissage...

Yoann : Multi casquette, je vois que tu organises aussi des galas, est-ce simple à mettre en place? Beaucoup de promoteurs disent que la FFMDA favorise l'amateurisme, qu'en est-il?
Lucien : C'est vrai! on verra l'avenir suite aux élections fédérales. Tous ont promis une structure pro... on verra... Organiser avec la FFMDA c'est pas simple du tout! On est pas aidé et souvent on en est de notre poche. Si on gagnait du fric il y aurait plus d'organisateurs et donc plus de galas. On fait ça par passion avant tout, on est des bénévoles, et ça la fédé l'oublie justement... Si les boxeurs ne boxent pas, le niveau va baisser c'est évident. Les galas sont la vitrine de notre art, c'est ça qui fait venir les licences et les télés... pas les protections!

Yoann : Combattant, entraïneur et organisateur, tu peux juger de toute une époque du muay thaï en france, comment a t'il évolué d'aprés toi ?
Lucien : Pas trés bien... A mon époque, il y avait des galas tous les mois, de grand champions, des télés (TF1, C+, Eurosport) et des sponsors de marque. Dans la salle, l'ambiance était comme à bangkok, c'était plein à craquer, et les fans accompagnaient en criant les techniques de leur champions... C'etait beau!! Aujourd'hui les galas privés sont anodins pour la plupart, et il n'y en a presque plus.... un tout les 3 mois peut être... Qui organisent en France aujourd'hui?? Rachid Saadi, Norbert Bouvier, Ali Ovageni, moi... et qui d'autres?? De plus ,on nous met des bâtons dans les roues... Veut-on tuer notre discipline ou la promouvoir? Le rôle d'une fédé c'est bien de la promouvoir, non? Ce n'est pas de chercher à rester en place...

Yoann : Comment et que faudrait-il changer ?
Lucien : Avoir des professionnels partout! Dirigeants, secrétaires, entraïneurs, boxeurs, etc... Car après tout, quand tu es salarié, si tu ne fais pas ton boulot, tu es viré non? Le bénévolat ne permet pas de devenir une grosse structure, c'est logique et normal. On a tous un boulot, une famille, un club à faire fonctionner...

Yoann : CN de Judo, champion d'Europe de pieds/poings, l'aventure du combat libre ne te tente pas?
Lucien : J'ai participé au Goldent Trophy en 1996 et 97. Le Free Fight me plait bien, mais le Golden Trophy c'était trop "light" encore une fois... On fait ou on fait pas! En France, il faut toujours faire pour tout le monde, MAIS tout le monde ne peut pas être combattant, et ce n'est pas comme ça que l'on fait monter le niveau d'une discipline... A 40 ans, je ne vais pas faire un come-back même si j'y ai déja pensé il y a 2 ou 3 ans, mais l'UFC et le Pride c'est bien. Le Muay Thaï y a sa place, c'est sur... Tous aujourd'hui pratiquent notre art pour être efficace debout, c'est indéniable! Je pratique dans mon club cette forme de combat avec les jeunes et on s'amuse bien. D'ailleurs, certains aimeraient en faire en compétition, mais en France....

Yoann : Merci beaucoup Lucien pour cette interview sans langue de bois!
Lucien : Merci pour l'interview, et venez nombreux sur www.tpg-nakmuay.com, sur le forum, et pourquoi pas écrire avec nous des articles et interviews (nakmuay reporters). SAWADEE KHRAP!![color:588f=navy:588f]