Le grand chelem des Thaïlandais !Paris, le 29 novembre 2007Par
Michel Lecorre le 03/12/2007
Détails de l'évènement :
Le Jeudi 29 Novembre 2007
Stade Pierre de Coubertin82, avenue Georges Lafont
75016 Paris
France
PlanSous l’organisation de Samy KEBCHI et l’égide de la FFFCDA, il s’est déroulé un important France Thaïlande au stade Pierre De Coubertin à Paris. Voici le compte-rendu du gala du 29 novembre dernier.Nous avons d’abord eu le droit à un combat de full contact. Une opposition virile entre le français Christophe LATICIEN et le hongrois Mihaly KAVASI. Des coups forts et de belles techniques de la part du français, ce dernier remporte la victoire après le jet d’éponge du coin hongrois, ceci à la septième reprise. Cette discipline ne semble pas avoir séduite les aficionados du muay, car le stade ne s’est rempli qu’au début du premier combat de muaythaï qui a suivi juste après.
Medhi ZATOUT (France) VS François CHARLES (France)
Comme à son habitude, ZATOUT a démarré au quart de tour, il est directement rentré dans le vif, ce ne fut en aucun cas un round d’observation. Les coups pleuvent sur CHARLES qui remise parfois, mais celui-ci semble submergé par la déferlante d’enchaînement. Pour cette première reprise, nous avons assisté à de magnifiques esquives par retrait du buste, une belle tentative de coup de coude retournée, des coups de genoux bien placés de la part de ZATOUT. C’est un second round plus éprouvant pour le nak muay de Villeneuve La Garenne cette fois, néanmoins il a placé un uppercut au menton de CHARLES qui a dû se faire compter. Les boxeurs sont prudents, ils veulent éviter de se prendre un KO. Les deux nak muay ont donné beaucoup d’énergie durant le 1er round, tous les deux semblent accuser une certaine fatigue.
Pour le troisième round, CHARLES sort son anglaise, excellente, mais cela ne suffit pas, ZATOUT s’est repris et ne lâche rien, il sait esquiver les crochets, c’est lui qui met CHARLES en situation de KO technique après un jab. Une victoire pleinement méritée de Medhi ZATOUT. Ce combat n’était pas un simple amuse gueule, nous avons assisté à une opposition entre deux nak muay bien aguerris.
Mounir BOUTI (France) VS PHEKAEK (Thaïlande)
Contrairement au précédent, Sam BERANDOU nous informe que les coups de coudes ne sont pas autorisés pour ce combat. C’est ainsi…
BOUTI est tendu, cela se voit physiquement par son attitude, il est raide. C’est un premier round difficile pour lui, il sait que son adversaire est un « client ».
Guillaume KERNER lui a recommandé :
« tu n’écoute que ma voix ! ». Les conseils de son entraîneur s’avèrent effectivement très précieux, notamment sur la garde à ne pas baisser dans l’emballement du combat et les bonnes remises à faire au moment opportun. Nous voyons du très bon muay de part et d’autre pour la deuxième reprise. BOUTI a placé ses uppercuts larges à PHEKAEK, à plusieurs reprises, ce dernier les a senti passer selon la formule populaire. Le français quant à lui s’est détendu, il a retrouvé une boxe plus féline, avec beaucoup de jeux de jambe, plus de blocages. Le Thaïlandais commence à se sentir en difficulté, plus exactement à douter.
Sur la troisième reprise les nak muay sont partis très dur, les impacts sont violents, aucun de deux ne lâche un pouce de terrain, le Thaï encaisse, le Français donne, tous les deux fatiguent, cela ce lit sur leur visage respectif, mais les hommes ne faiblissent pas.
Pour ce round, c’est un léger avantage à PHEKAEK. Pour la suite, KERNER donne des recommandations fermes et directes durant la suite du match, ce qui « porte » BOUTI, et lui permet de donner un maximum de lui-même.
Un avant dernier round éprouvant pour le français, malgré ses uppercuts, il a des difficultés à garder ses distances, à remiser. Va-t-il tenir le cinquième et dernier round ? PHEKAEK est un vieux renard du ring, plus âgé que le français, son expérience est importante, mais Mounir tient le coup, il remonte, retrouve de l’énergie, il adapte sa condition physique à ce combat. Du bon muay dans ce combat, avec du corps à corps, des projections au sol, de l’anglaise, des genoux... Quel dommage que les coudes ne furent pas de la partie !
BOUTI n’a pas été compté une seule fois, face à ce Thaïlandais pourtant très efficace. Victoire justifié à PHEKAEK.
Kamel DJEMEL (France) VS PONGPIPOB (Thaïlande)
Une entrée très glamour contrairement aux précédents, les stars font leur entrée ! Une femme légèrement vêtue, une danseuse du ventre avec un python autour du coup accompagne les nak muay vers la surface de combat. Pour cette opposition, les coups de coudes seront autorisés (sauf ceux de haut en bas). C’est un championnat du monde WBC, une ceinture que le Thaï remet en jeux. Premier round, quelques échanges et c’est aussitôt un coup de coude de la part de PONGPIPOB qui est passé au dessus de la garde du français, une merveille de technique. Malgré les protections, c’est une lame de rasoir. DJEMEL est ouvert à la tête, il saigne abondamment, le combat est arrêté. Le Thaïlandais conserve sa ceinture.
Farid VILLAUME (France) VS YODSAENKLAI (Thaïlande)
Même scène avec la danseuse au serpent pour l’entrée des boxeurs. Samy KEBCHI donne une tape amicale sur le ventre du français pour l’encourager. Les coups de coudes ne sont pas autorisés pour ce combat.
Premier round, un jab de YOD d’une force digne de la réputation de Marcel CERDAN , le bruit du cuir sur la peau s’est entendu tout autour du ring, VILLAUME est sonné, compté.
Un round en faveur du Thaï. La salle exulte, encourage autant les deux nak muays. On voit que YOD a très bien étudié la boxe de son adversaire, sur le style, on a l’impression de voir deux jumeaux face à face. 2ème reprise, le français est éprouvé, mais il tient, les échanges sont très durs, il récupère, il remonte, c’est un boxeur à la condition physique impressionnante. YOD a compris qu’il avait fait très mal, il joue tel un chat avec sa souris, il gère parfaitement son match, mais reste prudent, il observe, il sait que les coups du français peuvent être aussi percutant que les siens. Troisième round : c’est très, très dur pour VILLAUME, il est à nouveau compté, il se fait coincé dans les cordes, le Thaïlandais le touche durement par un direct du gauche au plexus. Farid VILLAUME est compté pour la deuxième fois dans ce match. Le combat reprend, YOD sentant qu'il peut en finir accroît sa pression.
Il coince à nouveau le Français dans le coin, et passe un low kick qui va le faire chuter au sol. Le Thaïlandais ne relâche pas sa pression, il accule Farid dans les cordes.
Direct du gauche au corps, uppercut du bras avant, crochet gauche et c'est l'uppercut droit de YOD qui mettra fin au combat.
Le français est trop en danger, l'arbitre prend une sage décision, car l’intégrité physique de VILLAUME était franchement mise à mal depuis le début de cette troisième reprise.
Les deux nak muays sont debout, pas de blessé. Nous avons assisté à un combat court, mais extraordinaire, de part la puissance des coups. YOD est le champion de la soirée.
Wilfried MONTAGNE (France) VS NARUEPOL (Thaïlande)
Toujours Méduse et ses serpents… pour accompagner les boxeurs.
Pas de coups de coudes autorisés !
Le premier round est en faveur du Thaïlandais, en effet, NARUEPOL domine totalement, le français n’est pas du tout au mieux de sa forme, il subit les assauts, se protège, il commence à être marqué au rouge dans le dos, les middles font mal, mais il résiste. Remarquons un très beau geste technique de NARUEPOL : un super hight kick. Heureusement que MONTAGNE avait sa garde et que le coup a été amorti. Seconde reprise, NARUEPOL est la force tranquille, ce dernier avance, place ses enchaînements dans un beau style muay. Le français est compté, puis une nouvelle fois après un enchaînement jab et crochet droit. Le combat est arrêté par l’arbitre pour la santé du boxeur. Victoire haut la main du Thaïlandais.
Willy BOREL (France) VS Yohan FAUVEAU (France)
Pas de coups de coudes autorisés !
Un début difficile pour le Bordelais, il semble n’être pas tout à fait rentré dans son combat. Beaucoup d’anglaise percutante de FAUVEAU, pas d’observation, le ton guerrier est donné dès le départ. Dans les trente dernières secondes de cette première reprise, nous assistons à une remonté de BOREL. La seconde manche ressemble à un round de « rodage », presque d’observation, cette fois BOREL est pleinement en action, FAUVEAU est prudent, la donne a changé, il essaie de sonder la boxe de son adversaire à présent, puisque ses combinaisons ne passent plus aussi facilement que précédemment. Le nak muay d’André ZEYTOUN marque toujours plus de points et reste le plus offensif, néanmoins, le combat tend à se rééquilibrer.
3ème reprise : retournement de situation, FAUVEAU est compté sur un jab, BOREL prend confiance, il avance et place ses enchaînement dans un beau style muay. La remonté de BOREL est stupéfiante, il est plein d’énergie, il coince son adversaire dans les cordes, enchaîne son anglaise, sous ses coups FAUVEAU est une nouvelle fois compté.
4ème reprise : C’est un combat de titan, la clameur de la salle est à son paroxysme, le public vibre, toutes les issues sont possibles dans ce combat.
Ces deux nak muay nous font vivre un grand moment de muay thaï. Seul bémol : encore une fois, nous regrettons la non utilisation des coups de coudes.
Minute de repos : FAUVEAU est très éprouvé, Samy KEBCHY vient dans son coin, et tente de lui donner du courage. Cependant, BOREL est le plus en forme, il gère son combat avec excellence.
Dernière reprise : FAUVEAU est allé cherché de la force on ne sait où, il remonte et met parfois BOREL en difficulté. Ce dernier, en cas de coup dur reçu, se met à faire un signe croix et retourne au combat. Il avait commencé ce combat en privilégiant l’anglaise, maintenant le nak muay d’ALAMOS marque des points, avec de magnifiques coups de genoux, des high et middle kicks. Fin du combat : BOREL est déclaré vainqueur. Une victoire méritée.
Abdulaye FARIGA (France) VS Djimé COULIBALY (France)
Pas de coups de coudes autorisés !
Un premier round qui a du mal à démarrer, les nak muays se cherchent, l’arbitre leur demande de passer à l’action. Tout d’un coup, ils se sautent dessus, comme des félins en concurrence, COULIBALY domine cette reprise.
Changement de situation pour le second round, FARIGA remonte et met son adversaire en difficulté. Ses coups sont puissants, il a un style muay, mais on sent qu’il manque de maturité. Par exemple, il envoie COULIBALY dans les cordes, mais reste en place, il ne le suit pas, n’en profite pas pour enchaîner aussitôt d’autres combinaisons, il ne poursuit pas ses attaques.
Une troisième reprise équilibré. FARIGA reste prudent, ne suit pas à la lettre les conseils, pourtant hurlés par ses entraîneurs, de son coin de ring.
COULIBALY en profite, il part à l’assaut, à la bagarre, néanmoins son adversaire sait se protéger, répondre, mais FARIGA subit de plein fouet des genoux bien piqués.
4ème reprise : COULIBALY se prend un uppercut gauche qui le fait vaciller, son adversaire gère bien son combat et le fait douter.
Dernière reprise : FARIGA continue son avancée, place ses points. Cette stratégie est payante, il remporte ce combat.
En conclusion, cette soirée, ce France Thaïlande est une déculotté pour les français. Le seul à tirer son épingle du jeu est Mounir BOUTI. Il a été merveilleux dans l’endurance physique et dans sa maîtrise du muay, il n’a nullement démérité, il est, il n’y a plus à en douter, un boxeur qui marque son temps, il serait intéressant de lui offrir une perspective de carrière digne de son niveau. Il n’est pas le seul dans ce cas, Jonathan CAMARA par exemple. Les VILLAUME, MONTAGNE et DJEMEL nous ont fait vibrer dans un passé encore récent et ils ne manqueront pas de remonter prochainement sur un ring et d’aller chercher la victoire. Le meilleur combat a été sans nul doute l’opposition FAUVEAU-BOREL, ils ont été tous les deux des nak muays d’exception ce soir là. A eux deux, ils ont transporté le public au sommet des sensations. Ce fut un excellent gala. Merci aux Thaïs !
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