Muay Thaï
Cédric Muller vit pour sa passionVoilà treize ans qu’il arpente les plateaux européens du muay thaï. Et c’est à Nouméa, l’été 2006, qu’il est allé décrocher sa ceinture « Intercontinental WMC ». Un vrai titre. Cédric Muller va là où l’appelle un combat. Sans calculer.
Es-tu parti avec une stratégie en tête contre l'Australien Soren Monkongtong King que tu as dépossédé de sa ceinture ?C’est un excellent boxeur, mais qui a besoin de plus d’expérience. Il est resté en Océanie et a typiquement le style australien, une boxe en ligne. Ce qui m’a conduit à boxer sur des schémas circulaires, en me désaxant. Ça l’a tout de suite gêné de voir que je me déplaçais beaucoup sur les côtés.
C’était un combat capital pour ta carrière ?Ce n’était pas l’un de mes combats les plus durs, mais il y avait énormément de pression. La renommée du boxeur, l’enjeu de cette ceinture WMC et le fait d’aller la chercher à l’autre bout du monde ont fait de ce match un sacré challenge. Je prends cette ceinture comme une récompense et une consécration.
Vis-tu entièrement de ta boxe ?Oui, j’ai choisi de vivre ma passion entièrement et ça implique évidemment de vivre plus au jour le jour que la moyenne. Ça se saurait si le muayt thaï était lucratif en France. Avec six ou sept combats dans l’année, ça me permet de voir à un peu plus de six mois devant moi.
D’où te vient cette réputation de ne refuser aucun combat ?Je reste régulier dans sa préparation : je suis au poids et prêt à combattre toute l’année. Du coup, j’ai souvent remplacé des boxeurs à la dernière minute et j’en ai fait, pour ainsi dire, une spécialité.
Quel est le premier combat important que tu as pris comme ça ? Mon premier match contre Chalunlap, en 2001 je crois, était pas mal dans le genre. Ça faisait déjà un an et demi que je n’avais pas combattu. Et un an et demi de plus que, faute de club, je m’entraînais par passion dans la forêt... Et voilà qu’on me propose Chalunlap pour une prime misérable. Je ne savais pas qui c’était, car je m’étais retiré de la compétition, mais j’y suis allé comme ça.
Tu n’as jamais regretté d’avoir accepté un combat ?Non, j’aime trop les défis et les combats difficiles. Même si je suis malade ou sur les talons, je me donne à 100 % sur le ring. Et puis je n’ai jamais fait gaffe à mon image. Mais peut-être que maintenant, l’âge aidant, je vais commencer à faire attention.
A 31 ans, tu penses avoir atteint ta maturité, en tant que boxeur ?Je pense que oui, j’aborde autrement mes combats. Je boxe moins à l’instinct et sur mes derniers combats ma boxe est bien plus réfléchie.
Un message à faire passer ?Oui, j’aimerais remercier mes amis Didier Legros et Karim Rouani, des coachs et des entraîneurs hors pairs, ainsi que Rachid Saadi pour m’avoir toujours donné des combats décisifs dans ma carrière.
Site Internet de Cédric Muller :
www.2cprod.com(Entretien publié en novembre 2006)
Par Frédéric Rousseau