J’ai pris connaissance, avec stupéfaction d’une publicité, sous forme d’affiche, pour un événement de Sanda et Shooto, organisé au sein du Hall Omnisports Gaston Reiff de Braine-l’Alleud le 31 octobre prochain.
Le logo de l’Adeps figurait en effet en bonne place sur cette publicité, l’organisation semblant utiliser la renommée de l’Adeps pour s’octroyer une quelconque légitimité.
J’ai immédiatement exigé le retrait de toute mention de l’Adeps en rapport avec cet événement, aucune subvention n’ayant été accordée pour son organisation.
J’ai par ailleurs chargé l’Adeps d’une mission d’information tant auprès de l’organisateur que de la Maison des Sports de Braine-l’Alleud, laquelle apporte son concours à l’événement, afin que ses inspecteurs rappellent les règles d’usage quant à l’utilisation du logo Adeps.
Je m’étonne que les autorités locales de Braine-l’Alleud autorisent de tels événements sur le sol de leur commune.
Ces combats sont d’une violence inouïe qui s’assimile à du pugilat pur et simple. Ils renvoient dans leurs codes aux principes des combats de gladiateurs romains : « Morituri te salutant ». Des termes tels que « guerriers » utilisés pour la promotion du Shooto ou des combats en cage ne correspondent nullement aux valeurs du sport qui prônent avant tout le respect de l’adversaire.
Les notions de combat extrême mêlées aux intérêts mercantiles vils qui poussent à l’organisation de tels événements, qui n’ont aucun lien avec les valeurs véhiculées par le sport m’incitent à faire preuve de sévérité.
Je tiens à rappeler que ma politique sportive tant au niveau du sport pour tous que du sport de haut niveau s’appuie avant tout sur des valeurs morales fondamentales que sont l’éthique, le fairplay ou la lutte anti-dopage.
Nombreux sont ceux qui se sont émus des manifestations racistes ou violentes dans les stades ou au sein des clubs ces derniers mois et avec raison. J’estime dès lors qu’il est de mon devoir d’empêcher dans toute compétition des comportements inacceptables.
Dès lors, j’ai chargé le Conseil Supérieur des Sports qui a été renouvelé tout récemment et le COIB de me remettre rapidement un rapport sur cette discipline. Outre un avis sur la reconnaissance du Shooto ou MMA, je me prononcerai également sur l’opportunité de l’organisation de tout événement en Communauté française. Je m’appuie en cela sur une recommandation du code du sport adoptée par les ministres européens des sports le 22 avril 1999, relative aux manifestations de « combat libre » ou de « combat en cage » ou aux pratiques assimilées. Celle-ci indique que le Conseil de l’Europe a demandé aux gouvernements des Etats membres de prendre toutes les mesures nécessaires pour interdire et empêcher ces manifestations, estimant que de telles pratiques sont contraires aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales.