GEORGES ST PIERRE

MMA
G. Saint-Pierre veut « performer »
Premier champion francophone de l'UFC, Georges St. Pierre est aussi le combattant le plus MMAgnifique qui soit. A 25 ans, il a déjà rencontré les deux plus grands champions de sa catégorie, pour les battre avec l'art et a manière ! Plus qu'un simple athlète martial, ce Québécois a une philosophie de la performance très moderne. Plus soucieux de la qualité de sa prestation que de l'issue du combat, il estime que ' l'important est de bien se battre '.

D'où viens-tu et où habites-tu, mon cher Georges ?
Je suis né de Saint Isidore, dans la banlieue de Montréal et j'habite toujours là-bas. Je n'aime pas spécialement le centre-ville et je préfére rester en banlieue, dans un endroit plus tranquille.

Comment es-tu arrivé au MMA ?
Mon professeur de karaté est mort avant mes 15 ans et j'ai commencé à pratiquer le jiu-jitsu à ce moment-là. En 1993, j'ai vu Royce Gracie à l'UFC, en vidéo, et j'ai tout de suite su que ça deviendrait un sport super populaire et que j'allais gagner ma vie avec ça.

Comment s'est passé ton premier match en free-fight amateur ?
C'était contre un combattant qui venait de la boxe anglaise. Il est tombé plusieurs fois sous mes low-kicks et j'ai fini par le mettre KO.

Tu as enchaîné ton premier combat pro assez rapidement ?
Oui, à 19 ans. C'est le promoteur du TKO, Stéphane Patry, qui m'avait recruté lors d'une compétitions amateurs.

Quelle est ta philosophie du combat ?
J'ai changé sur ce point. Maintenant je vais combattre pour ' performer '. On ne contrôle pas vraiment le fait de gagner ou perdre un combat. Par contre, on peut maîtriser la performance qu'on va livrer. En ne laissant rien au hasard lors de ma préparation, je vais dormir la conscience tranquille avant le combat.

Es-tu pro-ring ou pro-octogone ?
Je suis pour l'octogone bien sûr. Le combat y est plus juste, car aucun style n'y est chez lui. On ne devrait pas essayer de copier la boxe, on est un sport différent et on a besoin de notre propre aire de combat. En plus, ça ne peut qu'aider le sport à grandir et à devenir plus populaire. C'est là que notre sport est né et il ne devrait pas en sortir.

Quelqu'un est-il en charge de tes entraînements ?
J'ai un entraîneur par discipline, mais je n'ai pas d'entraîneur spécial MMA. C'est encore ce qui nous manque au Canada. On n'est que la première génération de combattants canadiens. On s'entraîne entre combattants québécois de l'UFC: Jonathan Goulet, Patrick Coté, David Loiseau.

Tu peux nous raconter ta rencontre avec Kristof Midoux ?
C'est lui qui m'a emmené dans le monde des 'combats ultimes'. Je l'ai rencontré, lui et Stéphane Potvin, dans le club de jiu-jitsu où je m'entraînais alors. C'est eux qui donnaient les cours et Kristof combattait à l'IFC de Kanawakee (réserve amerindienne qui abritait les premières réunions de Free fight). J'étais fan de Kristof et j'ai commencé ma carrière professionnelle sous son aile.

Envisages-tu de changer de catégorie ?
Sans doute. Je dois déjà perdre 7 à 8 kilos pour la pesée. Je pourrais déjà naturellement combattre en - 84 kg. Ensuite, par défi et après avoir fait le tour de ma catégorie actuelle (-77 kg), je voudrais prendre le plus de titres possibles.

Combien de temps comptes-tu encore combattre ?
Je me donne encore une dizaine d'années. Après j'aimerais enseigner les arts martiaux, aux amateurs comme aux professionnels (MMA). Je voudrais en tous cas me retirer au sommet de ma carrière, en évitant de faire le combat de trop.

Autour de combien touches-tu par combat actuellement ?
Nos primes sont ' millionnaires ' aujourd'hui… Je ne peux pas en dire plus, on a des clauses de confidentialité de ce côté-là.

Tu as un avis sur l'exclusion du MMA en France ?
Cette interdiction ne pourra pas tenir longtemps, car le MMA se propage partout dans le monde. Si l'on donne une belle image de notre sport, les choses se feront d'elles-mêmes. A l'époque, la boxe avait eu les mêmes problèmes de reconnaissance.

Maintenant que tu es une star de l'UFC, te sens-tu des obligations morales ?
Je ne veux pas devenir plus populaire en tant qu'individu, mais j'ai envie que mon sport soit plus reconnu. J'aimerai que ces clichés sur la violence disparaissent. En tant que champion du monde, c'est mon devoir d'être un ambassadeur pour le sport du côté francophone. Pour faire changer les mentalités.

Par Fred Rousseau

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