Par l’initiative de Julien GILLES, le champion Thaïlandais SAMKOR se trouve en France. Rappelons que SAMKOR a obtenu trois titres au LUMPINEE Stadium, dans différentes catégories de poids, au fur et à mesure qu’il grandissait. D’abord tout jeune en - de 53, - de 56, - de 60, puis champion de Thaïlande chez les – de 63 kg , pour enfin gagner le tournoi marathon MuayThaï de 2005 chez les - 70kg, à Sanamluang, Bangkok, Thaïlande.
SAMKOR a commencé le muay thaï à l’âge de six ans, à Buri Ram. Il compte un peu plus de 350 combats à son actif, dont un palmarès remarquable de 300 victoires. Il a été trois fois champion du LUMPINEE, champion de Thaïlande, champion du monde, et a remporté la Coupe du Roi . « LEFT LEG », alias SAMKOR ne combat plus, mais n’a pas raccroché les gants pour autant : «C’est moi qui entraîne à présent», nous affirme-t-il. Même si l’engouement pour le muay au pays du sourire n’est plus le même qu’à son époque, il continue de faire vivre beaucoup de familles et les parieurs demeurent très nombreux. Aujourd’hui encore, beaucoup de jeunes Thaïlandais commencent le muay très tôt, eux-mêmes, comme leurs familles espèrent gagner beaucoup d’argent. Mais à présent, ils aiment aussi le football et aimeraient gagner de l’argent en y jouant.
Quelle est l’opposition qui a le plus marqué notre invité ? Celle contre YODSANKLAI. «Yod s’était bien préparé et ce fut une opposition dure pour nous deux».
Damien ALAMOS, un nak muay Français remarquable
Lorsque qu’on demande au champion de nous parler d’un nak muay français actuellement remarquable, il cite spontanément Damien ALAMOS. Les Français sont de très bons boxeurs pour SAMKOR, il pense à Guillaume KERNER, Farid VUILLAUME, Fabio PINCA et la liste n’est pas exhaustive.
Pourquoi SAMKOR est-il en France ?
SAMKOR est en « résidence » au TPG d’Houplines, chez Lucien DEROY, les mardis, jeudis soir, parfois les vendredis avec les enfants. Les séances sont intenses, pas questions de se « donner à minima ». SAMKOR est bon pédagogue, il jauge très vite les niveaux techniques des uns et des autres, il s’adapte tout en poussant chacun à donner le meilleur de soi-même. À la fois calme et démonstratif, le langage de SAMKOR est sincère, il est généreux, un ado du club nous confie : «Il n’est pas difficile à suivre au paos par exemple, il sait capter l’attention, il est très patient, il remarque les petits défauts, comme des jambes trop rapprochées, même chez un classe A, et va les corriger. Ce qu’il fait ça vient du cœur et on le capte tout de suite».
SAMKOR n’a pas peur d’affirmer qu’un bon entraînement est différent en France par rapport à la Thaïlande. Le facteur « temps » n’étant tout simplement pas identique : en effet, les obligations professionnelles, d’études, voire familiales contraignent les nak muay de France à d’autres préoccupations que le muay thaï, ce qui n’est pas pour SAMKOR négatif, mais il est nécessaire de bien gérer son temps. Alors il conseille au nak muay français de courir beaucoup et de sauter à la corde ensuite, puis de répéter des centaines de fois les mêmes techniques au sac et aux paos pour acquérir beaucoup de puissance. D’être « prêt » pour saisir une occasion de combattre, dès qu’elle se présente.
En France, SAMKOR veut partager son savoir : «Je veux transmettre ce que j’ai appris depuis que je suis petit avec les nak muay de France, de Belgique et d’ailleurs dans le monde». Depuis son arrivée, il a animé six stages dans différents clubs, accompagné par Julien GILLES.
Qui a été le « déclencheur » pour faire venir SAMKOR en France pour un séjour de trois mois ?
Il s’agit de Julien GILLES qui va se présenter aux internautes et fans de muay Thaï. Voici sa parole :
«Bonjour, à tous, je m’appelle Julien GILLES, j’ai 30 ans. J’ai découvert le Muay Thaï en 2006 alors qu’à cette époque, je combattais en full contact. Depuis, le muay me passionne. Pour approcher la discipline de plus près et découvrir une partie de la Thaïlande, je pars pour la première fois à Koh Samui en août 2006. Sans encore le savoir, mon périple Thaïlandais commence, c’est le début d’une fabuleuse aventure aussi. Après ce premier voyage, je reste sur ma faim, mon objectif est bien d’y retourner. Je décolle pour la seconde fois en 2008, toujours pour Koh Samui. L’île est magnifique, plages à perte de vue, ciel bleu et cocotiers, mais pour le Muay, rien ne vaut la capitale qui transpire la nam muay. Alors, en 2009, premier départ pour Krungtep. Et quelle découverte, «Bangkok m’a pris» et ne me lâchera plus. J’y retourne en 2010 et m’y installe quelque temps, puis à nouveau en 2012 et je compte repartir cette année. Chacune des expériences m’a enrichi sur tous les plans. J’ai exploré pas moins de 33 camps de boxe, du plus luxueux au plus rudimentaire, j’ai rencontré les Thaïs, du plus chaleureux au plus réticent. Une expérience humaine mêlée d’un peu de peine et de beaucoup de joie, que je ne regrette pas. Ma rencontre avec SAMKOR remonte en Juillet 2009. C’était dans un camp à Bangkok, il y était entraîneur. Nous avons noué contact ensuite, via FACEBOOK, où nous sommes devenus amis. En juillet 2012, nous nous sommes donné rendez-vous, puis retrouvés lors d’une grosse soirée au LUMPINEE. D’ailleurs, une longue nuit a clôturé nos retrouvailles, ha ha ! L’année dernière, SAMKOR travaillait à Hong-Kong puis à Phuket. C’est lorsqu’il était là-bas que je lui ai proposé de venir passer quelques mois en France, chez moi et il a accepté. Aujourd’hui, fin avril 2013 son départ est proche, mais quelle joie d’avoir pu vivre une telle expérience. Je suis vraiment fier de m’être battu pour en arriver là. Cependant l’aventure ne s’arrête pas, je retourne en Thaïlande dans quelques jours, avec lui cette fois et les objectifs de ce nouveau départ sont nombreux : l’entraînement bien sûr, les combats, mais je vais également commencer les démarches pour l’ouverture de mon propre camp où SAMKOR sera entraîneur. Dès mon retour en France, je combattrai pour Lucien DEROY au sein de son club le Thaï Power gym, d’Houplines. D’ailleurs, n’oublions pas que Lucien DEROY a combattu de très grands noms : Fabrice PAYEN, Abel EL QUANDILI, pour ne citer qu’eux».
Voici une belle initiative qui a permis à six clubs au total d’organiser des stages avec le champion thaïlandais. Après une arrivée au cœur d’un hiver rude, il repart au beau milieu d’un printemps ensoleillé, il a apprécié l’hospitalité française et celle de son ami Julien GILLES et d’avoir parcouru la France.