INTERVIEW MARC - OLIVIER SOUDER, Photographe, par LUCIEN

INTERVIEW de MARC OLIVIER SOUDER - PHOTOGRAPHE

1- Peux-tu te présenter stp ?
Bonjour Lucien, je suis Marc-Olivier SOUDER, j’ai 33 ans et j’habite en région parisienne.
Depuis une dizaine d’années, j’ai passé pas mal de temps sous les cordes et en bord de ring en tant que photographe et photojournaliste.

2- Pratiques-tu des arts martiaux ou sports de combat ?
Depuis plus de 10 ans, je fais du Kendo, c'est l'Escrime Japonaise qui se pratique en armure (bogu) et utilise un sabre en bambou (shinaï). Je suis ceinture noire 2ème Dan, titulaire du Tronc commun du Brevet d’Etat d’Educateur Sportif 1er degré (BEES 1) et du Brevet Fédéral Homologué d'Enseignement du Kendo (BFHEK).
J'ai commencé comme beaucoup par le judo et j’ai fait un peu de Karaté en sport universitaire et du Muay Thaï, malheureusement pas autant que j'aurais voulu.
En fait, par discrétion envers les heures que les compétiteurs passent à s'entraîner, je dis que je ne pratique pas...

3- être photographe en pieds-poings c'est un choix ou plus un gagne pain ?
La photo c'est une passion d'enfance qui ne m'a jamais quittée. Au gré de mes activités, je les photographiais, j’ai investi au fur et à mesure dans du matériel professionnel. Quand j'étais étudiant sur Marseille, je me suis rendu dans le public à des galas de Kick-Boxing, c'est comme ça que j'ai rencontré Alain Sportouch et Yves Blan de l'ASKB qui organise le TK2 chaque année. En leur montrant mes photos ils m'ont accordé leur confiance, c'est comme ça que je me suis retrouvé sous les cordes. Mes premières armes « pro » en tant que photo-journaliste datent de 2005. Karaté Bushido m'avait commandé un article texte et photos sur les finales des championnats de France Elite de Savate Boxe Française. Autant être clair, il n'est pas possible aujourd'hui en France de gagner sa vie en faisant uniquement des photos de pieds-poings. Il faut soit faire des photos dans d’autres thèmes, soit exercer plusieurs activités, ce qui est mon cas. Pour moi c’est un choix que j’ai fait par passion pour ces sports de combat. Le fait que les galas aient la plupart du temps lieu le week-end et en soirée, positionne a priori cette activité en complément d’une activité à plein temps. Ceci, de la même manière que les boxeurs et les entraîneurs, qui pour la plupart vont faire leurs cours en soirée après leur journée de travail.
Sans trop rentrer dans le détail de ma formation, j'ai plusieurs diplômes de troisième cycle universitaire (niveau ingénieur) en sciences de l'information, gestion de projet et méthodologie des essais cliniques. J'ai travaillé dans l’industrie pharmaceutique comme coordinateur de projets sur des études cliniques dans différents domaines ; cardiologie, diabétologie, etc. J'ai aussi approfondi mes connaissances en informatique et systèmes d'information. Les flux industriels et les systèmes d'information ont beaucoup évolué, donc il y a de nouveaux besoins. C’est mon travail d’ingénieur qui me fait vivre.

4- Qu’est-ce qui est le plus difficile à photographier lors d'un combat ?
Je recherche "l'instant décisif" tel qu'Henri Cartier Bresson - un des plus grand photographe de l'Histoire - le définissait. C'est ce bref instant où "il se passe quelque chose", où il se dégage une émotion... que je m'efforce de capter.
Les impacts, une attitude ou les regards entre combattants et hommes de coin sont autant d'images fortes potentielles. Mes choix techniques et le moment où je décide de déclencher dépendent de la discipline, car on ne photographie pas de la même manière un sport avec frappes « à la touche », percussions de plein contact « avec transfert d’énergie » et phases de lutte. Dans les disciplines de plein contact type Kick, Muay, Full, etc., se sont justement les impacts qui les caractérisent. Arriver à déclencher au moment où l'impact donnera une image spectaculaire, impressionnante n’est pas évident ; cela demande de l'entraînement, du matériel, de la patience... et une part de chance.

5- Arrives-tu à "voir" le fight quand tu travailles ?
C'est une bonne question ! Lorsque je fais uniquement des photos ou quand je dois écrire un article, je n'ai pas le même regard, car ce n'est pas le même travail.
Quand je dois écrire un article je prends des notes à la minute de repos pour me rappeler les actions marquantes. A la rédaction, je décris de façon objective et équilibrée le déroulement du combat et pour illustrer, je choisis parmi mes photos, une qui soit représentative du combat et de son résultat.
Quand on me commande uniquement des photos, j'ai davantage de temps à consacrer à la photo, j'en prends davantage, ce qui me permet de faire des photos d'ambiance, des hommes de coin, du public... mais on ne peut pas être partout en même temps.

6- Depuis quelques temps tu fais des reportages aussi pour certaines revues c'est çà ?
Je collabore régulièrement avec le magazine Punch Mag pour lequel je fais des reportages textes et photos. J'ai également été publié plus occasionnellement dans Karaté Bushido, ainsi que Fight Sport. Sur le web, je collabore de temps en temps avec Muay Thai Tv.
En fait je dois faire partie des rares personnes à travailler en bonne intelligence avec les trois principaux magazines français de la presse écrite spécialisée et sur le web.

7- Qui est, où qui sont les champions qui te marquent le plus ?
J'ai eu l'occasion de voir boxer par deux fois Buakaw por Pramuk sur le sol Français en 2011. La 1ère fois à Tours au gala d'El Hadj Mekedem et la 2nde à Cannes au Thaï Fight.
Au delà du talent de ce Nak Muay que tout le monde connaît, sa prestance, la détermination qu'il dégage pendant son Ram Muay m'ont vraiment marqué.
J'ai essayé de capter cette sensation, son regard, pour le fixer sur mes photos… même si je ne suis pas complètement satisfait du résultat il y a des choses intéressantes.

7bis- et les champions français ?
Il y en a beaucoup qui m'ont marqué par leur talent et leurs qualités humaines : Sofiane Allouache, Jean-Charles Skarbowsky, Farid Villaume, Guillaume Kerner, Kamel Chouaref, Fabrice Allouche, Farid Khider, Enoch Effah, Mohamed Diaby, Yetkin Ozkul, Moussa Konaté et bien sûr Jérôme Le Banner.
J’ai aussi beaucoup de respect pour Youssef Adgham Boughanem, ce franco-belge qui vit en Thaïlande se donne corps et âme sur le ring.
Aujourd'hui Fabio Pinca est sous les projecteurs après sa victoire au Thaï Fight en 2010, mais au sein du club de Saint Fons, Nasser Kacem a une mine de talents ; Yohan Lidon, Abdallah Mabel, Mickael Piscitello, Abderrahmane Penda, les frères Bennoui, mais aussi plein de jeunes d'une vingtaine d'années dont on entendra beaucoup parler : Aziz, Nabil, Amine etc…

8- As-tu des préférences parmi les boxeurs pour le shooting ?
Certains boxeurs et boxeuses sont plus expressifs et photogéniques que d'autres et comme tout le monde je vais avoir plus d'affinités pour certains. Cependant, quand j'écris dans la presse, je me dois d'être objectif, alors que pour un travail d'auteur plus personnel, je m'exprime plus librement.

9- Le pieds-poings français est il "bankable" pour toi au niveau médias français ?
Malheureusement en France les médias ont tendance à ne privilégier que certains sports de masse au point d'y consacrer des sommes déraisonnables… ceci au détriment des autres sports et des athlètes. La crise financière actuelle n’arrange rien à cette situation.

10- Selon toi quels sont les problèmes que doit gérer en priorité la fédération pour y remédier ?
Selon moi, le statut d'athlète de haut de niveau aidera les sportifs à se consacrer davantage à leurs entraînements. L’inscription sur cette liste permet aux athlètes d’accéder à des concours, d’avoir des détachements, des aménagements d’horaires. C'est difficile de prendre la direction de la salle après une journée de boulot. Je n’ai jamais pris part aux querelles entre fédérations qui s'estompent maintenant, l'année dernière j'avais couvert les finales FFSC et finales nationales FMDA. Quand un combat ou un événement me parait intéressant, j'y vais, le reste a peu d'importance. La FFSC-DA étant délégataire et regroupant de nombreuses disciplines, a devant elle un immense chantier. Cette tache est loin d'être aisée pour rassembler ses disciplines et maintenir une cohésion entre les "grandes branches" que sont les jeunes, l'élite et une pratique sportive de loisir. Le fait d’avoir le haut niveau permet d’aborder d’autres problèmes plus sereinement avec les athlètes, il y a beaucoup à faire.

11- Quelles sont tes disciplines préférées ? et pourquoi ?
J’aime toutes les disciplines des boxes pieds-poings et du combat libre. J’ai une préférence pour le Muay Thaï, car j’ai découvert une partie de cette culture et de ce beau pays qu’est la Thaïlande. J’apprécie également le pancrace avec les phases de lutte au sol, cela enrichit techniquement le combat.

12- Vu de l'extérieur comment se porte le pieds-poings hexagonal ?
Le pieds-poings hexagonal est plein de ressources, il y a beaucoup de combattants et d'entraîneurs de qualité, ce qui est dû selon moi à 2 raisons.
En premier lieu, la culture martiale spécifiquement française : la savate, la canne et le bâton français, la lutte parisienne, mais aussi l'escrime sont autant de disciplines qui font partie de notre histoire, bien qu'on ait tendance à l'oublier.
Combien de Champions de Kick-Boxing, de Full-Contact et de Muay ont commencé par la Savate Boxe-Française !
En second lieu, l'ouverture de la France aux autres cultures : on y retrouve pratiquement toutes les disciplines.
Par contre, je vous souhaite bien du courage pour trouver un club de savate au Japon ou en Corée !
Pour moi la France tire sa force à la fois de sa propre histoire et de son ouverture aux autres cultures, et cela ne se limite pas aux sports de combat.

13- Avec qui travailles-tu ?
Avec ceux qui font appel à moi et qui me respectent, mon travail et moi.

14- Avec qui ne travaillerais-tu pas ?
Je travaille avec tout le monde, ceux qui travaillent avec moi connaissent mon travail et savent à quoi je m’engage quand ils me confient une tâche.

15- Aimerais-tu couvrir des galas « It's Showtime » ou un UFC ?
Oui, avec plaisir.

16- Quel sera ton prochain reportage ?
Mon prochain reportage à paraître sera le Pro Fight Karaté dans le Numéro de Janvier-février du magazine Punch Mag. Le dernier gala que j’ai couvert est le Muay Thai Tv trophy à Max Roussié le 17 Décembre dernier.

16bis- Quels sont tes meilleurs souvenirs de reportage ?
La question est difficile car j’eu la chance de faire beaucoup de beaux reportages, disons que parmi ceux dont je suis le plus fier, ma première photo parue dans Karaté Bushido en Mars 2004, le dossier spécial Muay Thaï pour FightSport en Mai 2010, le Thaï Fight en Août 2010 pour Punch Mag et le gala à la Maison Centrale de Saint Maur pour Muay Thai TV. Ces 4 parutions ont une saveur particulière pour moi.
J’en profite pour remercier tous ceux qui m’ont fait confiance et m’ont aidé au cours de mes reportages photos, que ce soit en me présentant des personnes ou en me conseillant des lieux. Notamment Alexandre Romain, un français qui vit en Thaïlande depuis de nombreuses années, ainsi que l’anglais Rob Cox. Je pense qu’il est difficile d’imaginer le nombre de Nak Muay que ces deux Messieurs ont aidé en Thaïlande. J’exprime également ma gratitude envers ceux qui m’encouragent en me disant avoir apprécié mes articles et mes photos.

17- As-tu justement un reportage que tu aimerais faire plus que tout ?
J’y travaille…

18- Et un que tu ne feras jamais ?
Euh… à part ceux qui sont passés, je ne vois pas.

19- La photo çà s'apprend ou c'est "à l'instinct" ?
Ca s'apprend un peu, ça se pratique beaucoup. C’est un art qui se cultive, c’est comme la lame d’un sabre que l’on polie minutieusement et avec soin.

20- Fais-tu des reportages "clubs" ? Couvres-tu des galas à la demande ?
Cela arrive parfois que des clubs me demandent des photos de leurs entraînements, ou des portraits de boxeurs, mais aussi des organisateurs de gala ou des institutions. J’ai travaillé entre autre pour le Comité français de Kick-Boxing, la FFSC-DA et le Comité National de Kendo. Pour Stéphane "Atch" Chaufourier, organisateur des galas de Pancrace "100% Fight" et des "Contenders", je fais les reportages photo de pratiquement tous ses événements. Le calendrier Atch Productions 2011 a été réalisé avec des photos que j'ai prises lors de ses galas, ainsi que les photos de studio avec des ring girls qui démontrent les techniques du combat libre : frappes, clés, étranglements, etc… D’une façon générale, j’étudie toutes les propositions sérieuses et je fais en sorte de répondre au mieux en fonction du budget et des contraintes.

21- Ton souhait le plus cher là tout de suite ?
La paix dans le monde.

22- Contre qui aimerais-tu combattre si c'était réalisable ?
En clin d’œil à Lucky Lucke, je dirai, arriver à me photographier plus vite que mon ombre…

23- Bientôt les présidentielles, çà t’inspire ?
Pas vraiment.

24- Des remarques ? un scoop ?
Ce n’est pas un scoop, on connaît mon travail autour de la photo, mais je fais parfois des prises de son pour réaliser une " Petite Oeuvre Multimédia " (POM). A partir d'un travail photographique, je fais un montage avec les sons, de la musique additionnelle, cela apporte une autre dimension et du volume aux images et ce qu’elles véhiculent. Il m'arrive aussi de filmer avec mon boîtier numérique, puisque c'est maintenant possible avec les nouveaux appareils reflex. C’est un travail d’auteur plus personnel, que j’ai peu montré jusqu’ici, le montage vidéo est un autre aspect que je connais moins et que j’apprends avec plaisir.
J'ai participé au concours « 48 Go green » qui est un concours international "On Line" où l'on doit écrire, tourner et monter un court métrage en 48h (le concours "Green" traitant de thèmes environnementaux). Avec l'équipe Wake Up de Jérôme Dupont (15 personnes) j’ai été assistant réalisateur sur ce tournage, on a réalisé un conte musical "Let it Bee". Sur près de 400 équipes de cinéastes à travers le monde, nous étions la seule équipe française sélectionnée parmi les 8 finalistes avec 4 équipes américaines, 1 italienne, 1 grecque et 1 néerlandaise. L’équipe a vraiment été incroyable, je garde un excellent souvenir de ce tournage et j’espère renouveler l’expérience.

24bis- Un message pour nos internautes ?
Quelle que soit la discipline que vous pratiquiez n'oubliez pas que le plus important est le plaisir de pratiquer et d'échanger avec les autres. Je souhaite bonne route au Thai Power Gym ainsi qu’à tous ceux qui contribuent directement et indirectement à la médiatisation des sports pieds-poings, notamment sur le web, les Infos du Fight, Siam Fight Mag, Free Fight Fever, AOF webzine, etc.

25- Merci pour cette interview ! Peux-tu répondre à ce portrait chinois svp ? Merci et bonne continuation !

NOM : SOUDER
prénom : Marc-Olivier

si j'étais :

un objet : un Katana
une saison : l'automne
un plat : une galette bretonne
une chanson : The eye of the tiger
une couleur : vert
un personnage de fiction : Batman
un film : Les 7 samouraï.
une série TV : Les experts
un lieu : le marais poitevin
un animal : le chat
un élément : l'eau
un végétal : le muguet
un bruit : la "voix" du sabre
un climat : tempéré
une planète : Terre
un vêtement : T-Shirt
un véhicule : la voiture
une qualité : le sens de l'observation
un défaut : être trop perfectionniste

merci à Marc-Olivier

bientot des photos faites par lui

Merci à Marc-Olivier pour cette interview, que j'ai pu croiser au Kiatpetch de Bangkok en 2010 lors de son reportage pour le Punch Mag avant le premier Thai Fight. En espèrant que j'aurais à nouveau la chance de le revoir là-bas.

Merci à tous deux.

Belle interview !! c'est bien de donner la parole aux personnes qui sont dans l'ombre des boxeurs !!

INTERVIEW MARC - OLIVIER SOUDER, Photographe, par LUCIEN Suk_ki10

De g à d : Yohan Lidon, Fabio Pinca, le promoteur Thaïlandais Chun Kiatpetch, Marc-Olivier Souder et Youssef Adgham Boughanem fin Août 2010 au « Kiatpetch Gym » à Bangkok en Thaïlande. C’était quelques jours avant le 1er tour du Thaï Fight, Youssef et Fabio ne savaient pas qu’ils se retrouveraient en finale du tournoi. Hasard du calendrier, Yohan quant à lui allait boxer ce même jour du 29 Août, mais sur la TV7.

INTERVIEW MARC - OLIVIER SOUDER, Photographe, par LUCIEN Ut5_8510

La droite de Kaoklai Kaennorasing vient de passer par dessus la garde d'Aurélien Duarte et met fin au combat de la soirée.
C'était pendant le gala "Ultimate Thai 5" en Juin 2010 à la Halle Carpentier (Paris 13°). Cette photo de K.O est inédite et représente bien la notion d'instant décisif...

INTERVIEW MARC - OLIVIER SOUDER, Photographe, par LUCIEN 2010_010

Kouider Abdelmoumeni (G) et Alassane Gaye (D) s'occupent d'Aziz Hlali au gala de l'anniversaire de la Reine de Thaïlande en Août 2010 sur la place Sanam Luang à Bangkok.
Bien que le regard du boxeur soit exactement dans ma direction, il est à la fois présent et ailleurs.
Cette photo, centrée sur le Nak Muay pose des questions, bien qu'elle ait été prise à 5 ou 6 mètres de lui, on est très proche, mais même si on le voit plongé dans ses pensées, lui seul les connaissait à cet instant précis.

INTERVIEW MARC - OLIVIER SOUDER, Photographe, par LUCIEN Calend10

Couverture du Calendrier 2011 Atch productions avec des photos de combats et de studio.

Liens, ressources et références

Le site web de Marc-Olivier Souder :
http://www.marcoliviersouder.com

Le reportage sur le gala à la Maison Centrale de Saint-Maur sur Muay Thai TV :
http://fr.muaythaitv.com/pages/news/news.php?s_id=1668

La page du concours « 48 Go green » en Février 2011 avec les 8 courts-métrages sélectionnés en finale :
http://www.48gogreen.com/videostop

INTERVIEW MARC - OLIVIER SOUDER, Photographe, par LUCIEN Sen_bu11

le boxeur Cambodgien Sen Bunthen 72 kgs!

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