Stéphane Mbida

Certains fans l’ont surnommé « Ong-Bak ». Un qualificatif né d’un film thaïlandais à succès intitulé du même nom, sorti en salle il y a bientôt quatre ans. Stéphane Mbida l’a sans doute hérité du fait de la discipline qu’il pratique depuis une quinzaine d’années. Le Mua tai, plus connu sous le nom de boxe thaïlandaise, cet art, dit dangereux, et tiré des pratiques martiales ancestrales. Pour cette discipline qui exige de la souplesse, des réflexes, la puissance et la force, mais aussi des aptitudes mentales comme la volonté, le courage et le respect, c’est un garçon aux allures calme, réservée et très concis dans son discours qui la pratique. Son physique n’a rien d’un boxeur, à plus forte raison d’un champion du monde. Stéphane Mbida est plutôt le genre beau gosse et tombeur de cœur. Mais ne vous y trompez pas. Sur le ring c’est un véritable gladiateur. Il se bat comme une vraie bête. D’ailleurs, il l’avoue lui-même, « sur le ring je deviens un lion. Rien ne m’arrête. Je donne tout ce que j’ai pour remporter le combat. Je n’ai que cette soif là qui m’anime en permanence», confie t-il.


C’est sans doute cette volonté, cette détermination et cet « esprit lion » qui lui ont valu le sacre de champion du monde en boxe thaïlandaise depuis le mois 2009, suite au combat qui l’a opposé à un certain Evan Valeri à Carrera en Italie. Sur huit pays représentés à ce grand rendez vous du Muay Thaï, Stéphane Mbida, telle une vraie machine de guerre, a envoyer au tapis tous ses adversaires. Une performance honorable certes, mais dont il souhaite améliorer pendant les échéances à venir car « je ne suis pas de ces boxeurs qui jubilent et battent campagne dés le premier instant où ils brandissent une ceinture. Moi je veux aller plus loin, boxer, porter plus haut les couleurs de mon cher et beau pays et devenir un maillon incontournable dans cette discipline », espère t-il.

Actuellement en vacances au Cameroun, le garçon originaire de la région du Centre, précisément dans l’arrondissement d’Edom dans le Nyong et Mfoumou, en plus de passer du temps avec sa famille, compte également présenter sa ceinture au peuple camerounais tout entier. Un peu comme pour dire que malgré sa double nationalité (suisse et camerounaise, Ndlr), le champion ne souhaite pas oublier d’où il vient. C’est en 1995 qu’il quitte le Cameroun en direction de Bâle en Suisse où il va entamer une carrière professionnelle à partir de 2001. Il n’a alors que quatorze ans. Armé de volonté, de persévérance et de la même rage de vaincre qui sont devenu son credo, Stéphane Mbida enchaîne une série de victoires inédites.

Trois fois champion de Suisse (1998, 1999 et 2000 Ndlr), champion d’Europe en 2005 à Gorazie en Slovénie, en s’imposant en finale par KO face à l’allemand Priest, « Steph » comme l’appelle affectueusement ses amis d’enfance espère tout au moins qu’il sera bien accueilli par les siens car tranche t-il « j’ai longtemps combattu dans l’ombre sous les couleurs de mon pays. Aujourd’hui j’estime que l’heure du champion que je suis, est venue de dire comme un fils devant ses parents, « me voici enfin devant vous ». Sans commentaire.

jamais entendu parler !